La revue DIAPO est un projet éditorial qui questionne la temporalité en photographie. Elle se revendique anachronique, en tentant de réhabiliter la diapositive au travers du regard de jeunes photographes, en s’intéressant aux archives, aux projets du passé, aux recherches personnelles, aux images non publiées ou republiées, aux images oubliées. À chaque numéro, un travail photographique accompagné d’un écrit pour entrer en résonance, des textes pensés comme des éléments autonomes qui peuvent intervenir sur la lecture des images sans pour autant dicter une interprétation unique.
Kanade Hamamoto est une photographe qui s’intéresse à l’ancrage de la mémoire au sein des objets, des lieux et des personnes. Son travail, influencé par la découverte de vieux films aux couleurs fanées évoquant ses souvenirs fragmentés, l’a amenée à expérimenter des techniques photographiques non conventionnelles. Les portraits de la série midday ghost, publiée en 2020, représentent des êtres ambigus, sans contours définis ni expressions faciales. Kanade les voit comme un reflet de la mémoire, qui se brouille lorsqu’on tente de se souvenir d’un visage. Ces figures oscillent entre identité et anonymat: quelque part, mais nulle part, quelqu’un, mais personne.
Ryōko Sekiguchi est poétesse, essayiste et traductrice, explorant les liens entre mémoire, sensations et rapports humains. Après des études en littérature médiévale française à l’université Waseda et en histoire de l’art à La Sorbonne, elle se lie à la langue française aussi par amour de la gastronomie. Son travail interroge la manière dont les odeurs, éphémères et marquantes, s’inscrivent dans nos souvenirs. Elle est lauréate du Grand Prix de la Traduction au Japon (2016), ancienne pensionnaire de l’Académie de France à Rome — Villa Médicis (2013), Chevalière de l’Ordre des Arts et des Lettres (2021) et dirige la collection Le Banquet aux éditions Philippe Picquier.