Tokyo Fishgraphs

Dans Tokyo Fishgraphs, Naohiro Harada réalise un documentaire fictif pour les Jeux olympiques de 2020, reportés en raison de la pandémie. L’artiste a pensé ce projet photographique comme une exploration de l’origine de l’excentricité de la culture visuelle japonaise. Pendant cette période fantasmatique, Naohiro Harada a matérialisé son expérience en une série de mitates contemporaines — les mitates sont une forme de parodie, de métaphore, utilisée dans la culture japonaise traditionnelle, qui joue avec humour sur les allusions, les jeux de mots et les lacunes de compréhension. La série de mitates de Harada comporte trois thèmes principaux :

Utagawa Hiroshige
L’artiste ukiyo-e de renommée mondiale à l’origine de la série d’estampes Cent vues d’Edo. Son travail, véritable chef-d’œuvre de paysages, est l’une des représentations les plus originales des sites d’Edo-Tokyo. Outre les Cent vues d’Edo, Hiroshige a également réalisé la magnifique Grande série de poissons. Afin d’établir un lien visuel avec l’œuvre de Hiroshige, Harada juxtapose des duplications en noir et blanc des Cent vues d’Edo avec ses propres images.

Le poisson
Le poisson, élément important de la culture alimentaire de Tokyo, située au bord de la baie, a été un sujet de fascination tout au long de l’histoire de l’art japonais. Harada a visité les marchés locaux et a photographié différents types de poissons, couramment cuisinés dans les sushis et autres plats japonais. Les images, prises avec un appareil grand format, ont été capturées dans différents quartiers de Tokyo, représentés dans les Cent vues d’Edo de Hiroshige.

Les rues vides de Tokyo
En 2020 et 2021, les citoyens, contraints à l’isolement, ne pouvaient plus se rencontrer en personne. La ville était pratiquement vide, ce qui donnait à ses rues un aspect irréel.