Les belles images
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Date de parution : 01/01/2021
Dimensions 24x34 cm / 44 pages
Dans The Domestic Life les formes s’incarnent différemment à travers la photographie qui vient capturer l’accélération des dégradations et déformations. À mi-chemin entre un Muybridge ou un Man Ray, il s’agit d’arrêter le temps d’un corps, d’une chose en mouvement, avant qu’elle ne s’érode, ne se déforme, ne se délite ou ne fonde, et en retour la soumettre à un arsenal d’aléas propre au processus photographique. Ce médium prétendu objectif face au réel est rendu malléable et imparfait, grâce à un jeu de procédés de déformation, de basse résolution, de distorsion, de mouvement, qui viennent introduire un certain degré d’abstraction et d’imprévisibilité dans l’image. Inès Mélia révèle sous un nouveau jour ce qui constitue la narrativité et la plasticité des formes elles-mêmes, qu’elle soumet à différents effets de distorsion, de déformation, de dédoublement pour révéler d’autres états possibles du visible. En ce sens, elle cultive une certaine imperfection, voire les possibilités d’un ratage, en détournant les codes de la photographie, en abaissant ou floutant la résolution de l’image pour l’emmener sur les territoires de l’abstraction. Les objets, bien que solidement ancrés dans la banalité du quotidien, sont pour Inès Mélia les vecteurs d’une poésie nouvelle. Elle vise à réinventer l’acte de création au prisme de l’absurde, du rêve, de l’inconscient, et convoquer ainsi, une autre expérience de la réalité. Inès Mélia se joue du caractère réconfortant, affectif, presque régressif de ces fromages. Les formes rondes, douces et molles de ces mimolettes et bûchettes de chèvre, mises en scène de manière ludique dans ses images, offrent la possibilité de créer un monde à partir de presque rien. Texte écrit par Jérôme Sans “Espèce d’objets”, 2021.
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