Study for Woman

Study for Woman est un nouveau livre d’artiste de Dana Darvish, qui utilise la photographie et le collage pour explorer des thèmes liés à l’histoire de l’art, au féminisme et à la découverte personnelle. Rassemblant les dernières années de la pratique de Darvish, il s’agit d’une étude inachevée et en cours sur le sexe et le corps, l’esprit et le deuil, le vide et la perte, la femme et l’animal.

Depuis plus de vingt ans, Darvish utilise plusieurs techniques, telles que le montage, le collage manuel, la vidéo et la photographie, qu’elle combine parfois dans des installations composées d’objets et de mots. Darvish abolit les frontières entre les images et les identités ; elle assimile des corps de nature différente tout en révélant les liens bruts qui les unissent ; elle transmet des informations, les obscurcit et les modifie pour créer un nouvel hybride.

Le collage de la couverture du livre rappelle l’histoire de Léda et du Cygne de la mythologie grecque, qui pourrait être considérée comme un récit de séduction ou de viol. Darvish inclut la légende originale de l’une des images qui le composent, qui nous informe qu’il s’agit d’une photo documentaire de l’une des actions artistiques d’Otto Muehl à la fin des années 1960 – des performances violentes qui mettaient en scène des femmes nues et l’abattage d’animaux tels que des oies. En choisissant cette image de la performance extrême de Muehl pour la couverture de son livre, Darvish unit la femme et l’animal et les désigne comme partageant le même destin. Ainsi, dès l’ouverture du livre, elle proclame, en utilisant les notions de citation et de source, une critique féministe de la société, de la culture, du champ artistique et de son système de représentations.

Le travail de Darvish adopte des tactiques de regard sur le corps féminin dérivées de l’art et de la culture occidentaux, adoptées dans le but de saboter et de perforer, de détruire et de rompre les œuvres mêmes dont elles sont dérivées. Ses œuvres et installations soulignent les aspects formels et le pouvoir de la beauté – blessures, coupures, imperfections – qui sous-tendent sa démarche artistique. Depuis le début de sa carrière d’artiste, Darvish a toujours présenté la perspective de l’esprit d’un animal et de l’âme d’une femme, sans faire de différence entre leurs degrés de douleur, de souffrance ou de fracture dus à des constructions sociales et à des modèles culturels. En même temps, elle souligne les analogies étroites entre le corps d’une femme et celui d’un animal, dans leurs mouvements et leurs gestes, dans leur pulsion de vie et dans ce qu’ils cachent.

Adapté d’un texte d’Ilanit Konopny