Rotting from Within

Kircher explore l’identité, le patriarcat, le traumatisme et la réconciliation dans un projet diaristique entre Berlin et la Turquie.

Rotting from Within fait référence à un sentiment décrit par Abdulhamid Kircher lors de l’exhumation de l’histoire de son père : la découverte du traumatisme générationnel au sein des patriarches de sa famille et la tâche subséquente de découvrir le moi de l’artiste parmi les choses transmises. À l’âge de dix-sept ans, Kircher a commencé à renouer avec son père, récemment libéré de prison pour vente de drogue et tentative de meurtre, et son voyage vers la photographie a coïncidé avec une réflexion sur son passé. Né à Berlin et ayant fui aux États-Unis à un jeune âge, l’appareil photo lui a permis de se familiariser avec son père, sa culture et son héritage turcs, tout en développant une relation profonde avec le médium photographique et ses possibilités.

Rotting from Within tisse une trame autobiographique profondément personnelle avec une vigueur et une franchise photographiques qui nous font pénétrer plus profondément dans les questions psychologiques de l’identité, de la glorification de la violence, des mythes de la masculinité et du voile à travers lequel la photographie fournit un mécanisme pour faire face et comprendre le monde. La voix visuelle de Kircher s’exprime à l’intersection d’un monologue interne et d’une approche nuancée du documentaire ; à travers des assemblages complexes de portraits, d’observations, de documents d’archives, de journaux intimes et autres, Rotting from Within contient des réseaux visuels d’association dans lesquels Kircher capture la tension entre la spéculation et la réalité, l’inconnaissabilité inhérente même aux personnes les plus proches, et la façon dont nous ne pouvons pas choisir la vie dans laquelle nous sommes nés.