Malanka

La Malanka est personnelle, féminine, surréaliste et touchée par un sort. C’est un rituel folklorique préchrétien, fortement incantatoire qui a lieu le 14 janvier, l’ancien Nouvel An dans le calendrier julien. Elle est célébrée par les Roumains de l’ouest de l’Ukraine et ses origines sont largement inconnues.
Yemchuk s’est rendu à Crasna (Krasnoilsk en ukrainien) en 2019 et 2020 pour documenter ce festival nocturne. Par essence, la Malanka consiste à chasser l’hiver et à stimuler l’apparition du printemps, une coutume ancienne qui rappelle le retour de Perséphone dans la mythologie grecque.

Yemchuk, qui est née à Kiev et a émigré aux États-Unis à l’âge de onze ans, nourrit toujours ses œuvres d’une notion particulière de l’entre-deux : entre la fiction et la réalité, entre la beauté grandiose du cinéma des années 1960 et les environnements sociaux et bâtis des royaumes post-soviétiques, entre son héritage d’Europe de l’Est et sa vie quotidienne à New York. Sous son regard les lieux et les espaces s’estompent organiquement et dramatiquement, créant des paysages de rêve dans lesquels ses sujets subissent une forme de métamorphose.

Le livre comprend un essai poétique de la journaliste culturelle roumaine Ioana Pelehatǎi. Malanka est le sixième livre de l’artiste.