Nouvelles photographies du soir
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Date de parution : 11/05/2022
Poids 400 g / Dimensions 21 x 27.5 cm / 48 pages
ISBN 9788880561675
L’Espace des Arts, centre culturel des Pavillons-sous-Bois, petite commune de la banlieue parisienne, est un de ces lieux que Julien Carreyn aime. C’est l’un de ces fruits d’une glorieuse modernité écornée par la succession d’aménagements dictés par l’évolution des normes de bureautique et de sécurité. Durant l’automne 2021, Julien Carreyn a investi cette salle privée de spectateurs. Chaque jeudi, jour de l’ouverture administrative, il se rend dans cet espace devenu son atelier, accompagné d’amis et de modèles.
Le livre rend compte de cette expérience, interprétée par la D.A. Myriam Barchechat qui organise les photographies, comme un jeu de puzzle. Dans un précédent ouvrage, Le Moulin des Ribes, Julien Carreyn répertorie un espace où règnent l’ordre et la beauté. Personnages et éléments s’y côtoient et s’harmonisent, se reflètent dans les tableaux et les jardins. L’Espace des Arts est à l’inverse un huis clos où la réalité est plus tordue. Dans ce lieu vide se joue un spectacle secret. En tournant les pages, nous découvrons un cadre, un conflit, mais nous restons incapables de faire la différence entre les personnages, les acteurs et les figurants. On soupçonne qu’ils ignorent eux-mêmes les détails du scénario.
Julien Carreyn travaille ici sur les méandres du lieu. Le spectre de Mondrian apparaît entre une table et une chaise de bureau, des vitrines entreposées rendent l’espace incertain et convoquent le souvenir d’une galerie des glaces en cours d’assemblage. Les mannequins semblent occupés à donner la mesure du lieu, tandis que le personnel semble chargé de tâches occultes. Des taches de lumière apparaissent sur un portrait, et je ne sais pas si c’est une aura spirite ou un défaut du polaroïd. Probablement les deux.
Tout le travail de Julien Carreyn est dans cet usage vicieux de la tautologie. Pour nous montrer l’espace des arts, il photographie littéralement L’espace des Arts, masquant la question sous l’évidence de faits invérifiables. Cet Espace des Arts est un territoire intemporel partagé par des personnages antagonistes. Les animaux les observent. Des événements prodigieux s’y produisent ou non. Et nous ne savons pas à la fin qui sont les intrus et si nous ne sommes pas leurs complices.
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