L.A. Vedute

Les lignes qui nous séparent sont les espaces que nous partageons. Les allées, les chemins, les entrées et les murs. Ce sont les frontières qui séparent nos maisons, mais aussi les espaces intermédiaires que nous utilisons et traversons.

L.A. Vedute de Thomas Locke Hobbs est une étude documentaire de l’architecture domestique dans la ville de Los Angeles. Le projet a débuté après une promenade dans East Hollywood. Debout à la limite de la propriété de deux immeubles d’habitation avec des allées adjacentes, l’espace entre les deux a rappelé à Hobbs une peinture : La Cité idéale d’Urbino, d’un artiste inconnu de la Renaissance et célèbre pour la perspective optique linéaire qui montre la ville dans sa grandeur, avec l’absence totale de personnes. L’illusion d’espace est obtenue lorsque des lignes fuyantes qui établissent des relations spatiales convergent vers un point de fuite central.

À l’aide d’un appareil photo grand format et d’un cadrage rigoureusement cohérent, Hobbs dépeint l’espace négatif entre des bâtiments voisins. L’œuvre présente la manière dont les espaces partagés s’éloignent jusqu’à un point de fuite commun, largement dépeuplé et désert, comme des plateaux de cinéma où les acteurs ont disparu. L.A. Vedute expose les veines d’une ville, en conflit et en coexistence, avec un oubli poétique : des métaphores de l’aliénation.