Hardtack

De la farine, de l’eau et du sel. Ce sont les seuls ingrédients qui entrent dans la composition du Hardtack : un aliment datant de la guerre de Sécession, longtemps associé au survivalisme, à la migration terrestre et à sa durée de conservation extrêmement longue. S’inspirant de cette histoire comme métaphore de la nature durable de la culture et des traditions noires, Hardtack découvre les racines qui relient le paysage natal de Fortune aux conflits et aux nuances associés aux Amériques post-émancipation.

Dans le prolongement de sa célèbre monographie I can’t stand to see you cry, Fortune emprunte le langage de la photographie vernaculaire et d’archives pour interroger la relation historique de sa communauté avec la photographie ; ancré dans le paysage, Fortune utilise souvent des sites d’intérêt historique et culturel comme guide mais non comme sujet, ce qui implique les liens profonds qui unissent les communautés noires modernes à leurs régions, face à l’adversité et à la joie.

Les portraits saisissants de Fortune sur les traditions de passage à l’âge adulte constituent un thème important de Hardtack. À l’intérieur, de jeunes cavaliers de taureaux, des danseurs de louanges et des reines de concours héritent de ces formes de rituels communautaires et les adoptent avec grâce. L’œil digne de Fortune rend hommage à la rigueur, à la discipline et au flair créatif de ces spectacles culturels, ainsi qu’à la conversation intergénérationnelle entre les jeunes et les anciens qui transmettent ces traditions. Rassemblant près d’une décennie de travail, Hardtack poursuit le tissage de l’histoire documentaire et personnelle de Fortune, marquant une expression sincère d’amour et de passion pour une région qui a nourri l’artiste sur le plan personnel et créatif, tout en marquant une contribution importante à la photographie du Sud américain.