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Date de parution : 30/09/2021
Poids 720 g / Dimensions 17 x 24 cm / 264 pages / en français
Reliure cousue-collée, couverture souple
Graphisme : Catherine Barluet
Recherches statistiques par We do Data
ISBN 9791095821366
Durant cinq années, le journaliste Arnaud Robert et le photographe Paolo Woods ont parcouru le monde à la recherche des happy pills, ces médicaments qui, chacun, réparent une blessure humaine, ces molécules qui font bander, travailler, agir, ces formules qui permettent aux dépressifs de ne pas totalement sombrer, ces antidouleurs que les travailleurs pauvres avalent pour avoir la force de nourrir leur famille.
Du Niger aux États-Unis, de la Suisse à l’Inde, d’Israël à l’Amazonie, Big Pharma déploie aujourd’hui les outils de la science, du marché et de la communication pour offrir à certains une réponse standardisée à la quête du bonheur, longtemps apanage des religions, des philosophies ou même du politique.
Le motif de la pilule – qui court dans l’inconscient collectif et la pop culture (d’Alice au pays des merveilles à Matrix) – exprime une réponse quasi-magique aux faiblesses, aux mélancolies, aux inacceptables limitations de la condition humaine. La promesse de transformation et de guérison par la chimie offre la métaphore la plus parfaite d’une société prométhéenne qui ne croit qu’en l’efficacité, la puissance, la jeunesse et la performance. Une société où l’apparence du bonheur vaut presque mieux que le bonheur lui-même, où la représentation s’impose au réel.
À travers ce périple de consommateur en consommateur, de pilule en pilule et de pays en pays, ce sont les obsessions les plus contemporaines qui surgissent. C’est autant un voyage philosophique qu’une investigation dans l’univers de la chimie.
Le livre est composé en dix chapitres qui abordent autant de thèmes généraux incarnés dans des histoires personnelles, comme par exemple :
– un jeune gay de Tel Aviv qui prend des pilules prophylactiques contre le VIH ;
– un Valaisan dépressif qui enchaîne les séjours en institution psychiatrique et consomme antidépresseurs et anxiolytiques ;
– un paysan du Niger qui consomme des antidouleurs puissants pour ne pas connaître la fatigue ;
– une adolescente du Massachussetts qui prend de l’Adderall pour traiter ses troubles de l’attention ;
– une jeune femme amérindienne, d’Amazonie péruvienne, qui se fait injecter un contraceptif pour ne pas subir une nouvelle grossesse non désirée ;
– un intellectuel français, atteint d’un cancer du pancréas, qui décide de recourir à un suicide assisté en Suisse ;
– la série Home Pharma où, dans une trentaine de pays, il est demandé à des familles de présenter tous les médicaments qu’elles gardent à domicile.
En introduction de chaque chapitre, une double-page d’infographies présente les enjeux de la thématique : le poids de l’industrie pharmaceutique, la douleur physique comme universel anthropologique, la puissance évocatrice du Viagra…
Les textes, tantôt journalistiques, tantôt poétiques, s’articulent comme un journal de bord où les auteurs cernent peu à peu leur objet et partent en quête de la pilule ultime, celle qui apporterait une réponse à l’éternelle question du sens de la vie.
Les images usent de toutes les formes de la photographie : portrait d’auteur à la chambre, photographie indicielle au téléphone portable, carte postale, album de famille, selfies postés en ligne, etc.
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