Golden City

Mimi Plumb habitait à la périphérie de la ville, où les loyers étaient bon marché. À proximité, au sommet de la colline, se trouvaient des couches plissées de chert radiolaire, les restes fossilisés de créatures microscopiques appelées radiolaires. Une grande crevasse dans le flanc de la colline rappelait la menace toujours présente d’un tremblement de terre.

Warm Water Cove, le long de la baie, est un spectacle de pneus et de voitures abandonnées. Un jour, Plumb a photographié la cheminée de la centrale électrique au-dessus de la destruction ardente de la jetée de la 25e rue. Elle observe les avions qui survolent la décharge de cartons de la ville.

« Les immeubles du centre-ville à l’horizon lointain me rappelaient Oz. Mon chat, Pearl, veillait sur le toit de mon appartement. »
Mimi Plumb

La vie de Mimi Plumb était rythmée par les nuits passées à danser au Crystal Pistol dans le quartier de Mission, ou à écouter un groupe de polka punk à l’Oasis. Neil, le clarinettiste, portait des Naugahosen en faux cuir, avec des pointes qui dépassaient de sa tête. Parfois, ils jouaient au billard au Palace Billiards. Au Exotic/Erotic Ball, un homme-oiseau et une infirmière se cachaient dans les coins. Un homme argenté aux yeux d’acier dans son smoking fixait Plumb derrière son masque, le flash de l’appareil photo l’éclairant.

Plumb passe ses journées à visiter des écoles abandonnées et des stations-service délabrées, un panneau d’affichage annonçant « dangereusement proche du fait maison ».

Pour Plumb, le tintement magique des téléphériques de San Francisco est un monde à part, et l’idéalisme des années 1960 semble bien loin. La ville dorée de San Francisco, qui s’effiloche sur ses bords, montre le fossé qui se creuse entre les riches et les pauvres.