Girls Seen

« Girls Seen est une exploration sous un autre angle. Si vous considérez les photos comme une série, l’impression primordiale est que vous êtes face à une grande archive. Dans leur agencement, un grand nombre de portraits portent certains des aspects photographiques communs aux images scientifiques ou bureaucratiques, tels que ceux que nous connaissons dans les domaines de la médecine et du système juridique, mais aussi en ehtnologie, ou dans la photographie coloniale des XIXe et XXe siècles. Cela devient évident dans la série de genoux, pour laquelle les modèles s’assoient sur une chaise, à moitié nues ou habillées comme décrit précédemment. Assises de profil, elles adoptent des positions droites raides comme fixes. Le même effet se produit lorsque le modèle nu à l’exception d’un slip en nylon noir et des Doc Martens regarde droit dans l’objectif de l’appareil photo.

On ne peut pas l’exprimer autrement : de tels arrangements relatifs aux aspects anthropométriques utilisés dans les enregistrements photograpiques entrent dans une alliance troublante avec la disposition fétichiste. Ici, le modèle est capturé, mais seulement pour une seule séance, tandis que le photographe se soumet à l’austère cadre photographique sur une période de nombreuses années. Comme une condamnation à mort.

Les portraits de Thomas Hauser sont à des années-lumière de l’environnement pictural omniprésent et transitoire qui règne autour de nous. Ils sont également très éloignés de l’idée photographique d’une autre attitude plus légère, plus libérée (?) envers le physique. De la manière dont ces clichés sont capables de créer l’immédiateté et de captiver le spectateur, ils sont magistraux. »

Extrait de la préface par Annette Weber ; textes de Heather Palmer Welesko et Annette Weber.