Dead End

Dead End est une enquête visuelle qui croise le passé et le présent de la frontière entre les États-Unis et le Mexique, développée par Nicola Moscelli pendant les trois années de la pandémie.

Le leitmotiv de l’impasse, à la fois physique et métaphorique, transcende la frontière géographique et traverse l’ensemble du récit, incitant le lecteur à se plonger dans le tissu complexe et innervé d’événements et de problèmes dont les zones frontalières ont été les témoins depuis leur création.

Les images Streetview prises des deux côtés de la frontière révèlent des scènes non filtrées d’une beauté austère, de dures réalités et de nombreuses routes qui se terminent brusquement. Ce qu’elles ont en commun, c’est l’arrière-goût d’une histoire interrompue, d’une magie suspendue, d’un sens perdu dans le néant.

Grâce à un travail de recherche méticuleux, l’auteur enrichit ces scènes contemporaines d’hyper-surveillance et ces vieilles gravures de citations de gens ordinaires et de personnages historiques, d’extraits de documents gouvernementaux, d’interviews, de médias sociaux, de fragments de poèmes et de paroles de chansons.

Ces éléments de preuve des dimensions historiques, culturelles et poétiques des zones frontalières sont ainsi déterrés de l’oubli de la notoriété, forgeant une réalité augmentée à l’aide de la réflexion collective.

L’enquête ouvre une méthode pour relancer la frontière en tant que dispositif interprétatif, conceptuel et optique : une archéologie « scopique » qui utilise les images comme fossiles de la mémoire sociale.