Tokyo
450,00€
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Date de parution : 01/06/2024
Dimensions 14.8 x 21 cm / 256 pages
Je suis Bang, et Hsien est mon grand frère. Nous n’avons qu’un an de différence d’âge.
Lorsque nous étions jeunes, notre grand-père nous prenait souvent l’un pour l’autre, et même lorsque je regarde nos photos d’enfance, j’ai parfois du mal à distinguer qui est qui.
Comme nos parents ne pouvaient pas s’occuper de nous, Hsien, à l’âge de deux ans, a été envoyé chez notre grand-mère à Chiayi. Quant à moi, j’ai été envoyée à Chiayi à l’âge de six ans lorsque nos parents ont décidé de divorcer. Nos personnalités et nos destins ont pu être influencés par ces différents arrangements, mais nous n’en étions pas conscients à l’époque.
Dès son plus jeune âge, Hsien a fait preuve d’un talent remarquable pour le dessin, et notre maison était remplie de ses prix et certificats artistiques. J’ai toujours été envieux, et dans mes premières années, je l’ai considéré comme un rival de toujours.
L’année où Hsien a terminé son service militaire, il a décidé de déménager et de vivre seul.
Il a ensuite perdu le contact avec notre famille pendant trois ans. Plus tard, j’ai appris que pendant ces trois années, il avait travaillé comme ouvrier à Taoyuan sur les recommandations d’amis. Malheureusement, il a souffert mentalement et physiquement à cause de la maladie.
Un jour, après avoir arrêté son traitement pendant trois jours, Hsien m’a appelé.
« Bang, il y a peu de temps, alors que j’étais aux toilettes, ma colonne vertébrale s’est soudainement mise à trembler, tout est devenu noir devant mes yeux et j’ai eu l’impression d’être en train de mourir. Cette sensation a duré environ dix minutes. Puis, j’ai commencé à entendre des bourdonnements d’oreille. J’ai alors tendu la main, l’agitant devant mes yeux, mais je ne voyais rien. Au bout d’un moment, un faisceau de lumière est apparu, devenant progressivement plus lumineux, et ce n’est qu’à ce moment-là que j’ai commencé à voir mes doigts. »
Hsien poursuit : « J’ai eu l’impression de revenir à la vie. »
J’ai demandé : « En plus de prendre des médicaments, voulez-vous essayer de faire ce que vous aimez, comme écrire des scénarios, des articles, faire de la boxe, de la méditation, ou autre chose ? »
Hsien a répondu : « Vivre ».
J’ai demandé : « Quoi ? »
Il a répondu : « En ce moment, je veux juste vivre, vivre est si douloureux. »
Cette déclaration m’a permis d’évacuer toute la jalousie et la compétition que j’avais ressenties à son égard. Je lui ai demandé : « Hsien, puis-je photographier ta vie ? ».
Il m’a répondu : « Bien sûr. »
Est-ce que ce sont les maladies qui mènent à la dégradation de la vie ou est-ce que c’est la dégradation de la vie qui cause les maladies ? Quelles sont les forces et les raisons qui nous poussent, en tant que frères, vers des mondes adultes complètement différents ? Quel est le lien émotionnel entre frères ? En photographiant Hsien, je cherche à comprendre ces questions complexes. — Bang Tsai Ting
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