The Outlands

La publication de Chromes de William Eggleston par Steidl en 2011 a marqué le début de l’examen de l’ensemble de la production prolifique de cet artiste extraordinaire dans une série de livres, dont Los Alamos Revisited (2012) et les dix volumes de The Democratic Forest (2015). Les trois volumes de The Outlands sont tirés de la même source, à savoir les photographies qu’Eggleston a réalisées sur pellicule transparente en couleur de 1969 à 1974, qui ont servi de base aux volumes de Chromes et à l’exposition phare de John Szarkowski sur son travail au Museum of Modern Art de New York en 1976, accompagnée du livre Guide de William Eggleston. Cependant, à l’exception de quelques versions alternatives, aucune des photographies de The Outlands n’a été publiée auparavant.

Le résultat est révélateur. Partant du point exact de la même rue de la banlieue de Memphis où Eggleston a photographié le tricycle, l’œuvre suit un itinéraire à travers les routes secondaires du vieux Mississippi où il a grandi. Ce qui est révélé, c’est une utilisation sublime de la couleur pure qui plane dans un semi-détachement des formes qu’il enregistre. À l’époque, Eggleston photographiait un monde qui était déjà en train de disparaître. Aujourd’hui, ce dernier volet de son œuvre en couleur offre un aperçu d’un grand artiste américain découvrant l’étendue de son langage visuel et un document inoubliable du Grand Sud en transition.