Niagara

Dans le prolongement de sa première monographie Sleeping by the Mississippi, Alec Soth a tourné son regard vers un autre plan d’eau emblématique, les chutes du Niagara. Comme les photographies du Mississippi, les photos de Soth sur le Niagara portent moins sur les merveilles naturelles que sur le désir humain. “Je suis allé à Niagara pour la même raison que les couples en lune de miel et les sauteurs suicidaires”, dit Soth, “le tonnerre incessant des chutes appelle simplement une grande passion.” Travaillant pendant deux ans sur le côté américain et  le côté canadien des chutes à l’aide d’un appareil photo grand format 8×10, les photographies sont rigoureusement composées et richement détaillées. Soth montre des jeunes mariés et des amants nus, des parkings de motel et des alliances de prêteur sur gage. Tout au long du livre, Soth a intercalé un certain nombre de lettres d’amour des sujets qu’il a photographiés. Nous lisons des histoires de béguins d’adolescents, de liaisons professionnelles, de chagrins d’amour et de suicides. Dans le Niagara de Soth, nous voyons à la fois la passion et la déception. Ses images sont un remarquable portrait de l’amour moderne et de ses conséquences.