Maine

En 2023, le photographe suédois Gerry Johansson a parcouru l’État du Maine avec un Rolleiflex, curieux de faire de nouvelles photos dans une région d’Amérique qu’il avait rencontrée pour la première fois dans le travail de Paul Strand il y a cinq décennies – à l’époque, il avait trouvé les vues de Strand sur la Nouvelle-Angleterre « ennuyeuses “ – et se demandant également : ” Pourquoi la photographie américaine est-elle si centrée sur l’Ouest ? ».
Maine de Johansson fait écho à la retenue formelle de ses livres précédents, notamment American Winter, Spanish Summer, Meloni Meloni et Pontiac, en classant près de 200 photographies noir et blanc en duotone par ordre alphabétique selon le nom étrangement poétique des villes du nord-est (Bath, Friendship, Purgatory, etc.). D’une manière ou d’une autre, comme dans tout le travail de Johansson, aucune des photos du Maine n’attire plus l’attention qu’une autre, et les compositions impeccables et ludiques ne semblent jamais se répéter – les arrangements sans cesse inventifs d’architecture et de paysage de Johansson orientent le spectateur dans un lieu géographique et culturel spécifique tout en partageant généreusement sa façon de voir, de se promener et de penser avec un appareil photo.