Lebensborn

Le 12 décembre 1935, un programme est lancé en Allemagne pour fournir au Troisième Reich la nouvelle génération de dirigeants et la future élite de son empire de 1000 ans : Lebensborn (Source de vie). Le taux de natalité en Allemagne a chuté de façon spectaculaire après la Première Guerre mondiale, et les nazis ont essayé d’inverser la tendance par tous les moyens possibles. Tous les Allemands ont été invités à avoir plus d’enfants, avec le slogan « Donnez un enfant au Führer ». L’avortement est interdit, les contraceptifs supprimés, et des mesures d’incitation et d’allègement fiscal sont mises en place pour les familles avec enfants. Les officiers SS sont encouragés à procréer le plus possible, y compris hors mariage. Dans ce contexte, les Lebensborn avaient une mission particulière : augmenter le nombre de descendants dits « aryens ». Dans plusieurs foyers Lebensborn répartis en Allemagne, en Autriche, en Norvège, en Belgique et en France, les femmes (mariées ou non) pouvaient donner naissance à leurs enfants s’ils répondaient aux critères de la race aryenne.

L’architecte de ce plan, Heinrich Himmler, visait à améliorer la « qualité raciale » dans le nouvel empire à construire sur une base nationale-socialiste grâce à ces enfants aux yeux bleus, aux cheveux blonds et à la peau claire. Lorsqu’il s’est avéré que le programme n’était pas assez efficace, des milliers d’enfants ont été enlevés en Europe de l’Est et emmenés en Allemagne pour y être « germanisés ».

Après la guerre, les enfants de ces foyers et de ces familles ont souvent été stigmatisés et parfois même maltraités ou abusés. Beaucoup ont grandi avec des secrets. Angeniet Berkers (NL) a documenté les histoires de neuf personnes qui ont aujourd’hui 70 ou 80 ans. Dans ses recherches d’archives, elle a trouvé des objets et de nombreux documents qui montrent comment les idées nationalistes ont imprégné les crèches d’une manière étrangement organisée. Lebensborn raconte l’histoire passionnante de cette histoire particulière, en se concentrant sur les événements majeurs, mais surtout sur les conséquences personnelles pour les personnes impliquées.