En 1962, Bruno Barbey, âgé de 21 ans, décide de parcourir l’Italie avec l’idée de « capter par l’image l’esprit d’une nation » et de réaliser un portrait de ses habitants.
À l’aube des années 1960, les traumatismes de la guerre commencent à s’estomper tandis que se fait jour le rêve d’une Italie nouvelle. Ce n’est plus tout à fait celle dépeinte par les cinéastes du néo-réalisme. On commence à croire au « miracle économique » et Bruno Barbey est l’un des premiers à enregistrer ce moment de transition historique. Du Nord au Sud, d’Est en Ouest, il photographie toutes les classes sociales : des ragazzi aux aristocrates en passant par les religieuses, les mendiants, les prostituées… Son regard lucide mais toujours bienveillant saisit une réalité mouvante et éclaire d’un jour nouveau ces Italiens si proches et si lointains.
Ce travail photographique est repéré par l’éditeur Robert Delpire qui décide d’éditer un livre dans la collection l’« Encyclopédie essentielle » où figurent déjà l’ouvrage de Robert Frank Les Américains (1958) et celui de René Burri Les Allemands (1962). Le livre ne se fera finalement pas. Il faudra attendre 2002 pour qu’une première édition rassemble ces images d’une Italie qui n’existe plus. La seconde édition est parue en novembre 2022 aux éditions delpire & co.
« Dresser par l’image le portrait des Italiens était donc l’ambition de ce projet… J’ai pour cela sillonné l’Italie du Nord au Sud… Rien d’encyclopédique dans ces voyages successifs mais un périple affectif, à l’image d’un pays dont la fantaisie défie toute méthodologie. »
Bruno Barbey
Cette exposition présente une soixantaine de tirages choisis personnellement par Bruno Barbey très peu de temps avant sa disparition.
Le commissariat de l’exposition est assuré par Caroline Thiénot-Barbey et Jean-Luc Monterosso.